Presse
Dernière mise à jour le 04 décembre 2024
Les moissons de l’année 2024 s’avèrent catastrophiques pour la majorité des agriculteurs franciliens, avec une diminution des rendements estimée entre 30 % et 50 % et une qualité des récoltes jugée insatisfaisante pour la Région Île-de-France. En effet, tant les cultures d’hiver que celles de printemps ont subi les conséquences de conditions climatiques particulièrement difficiles, en raison des pluies incessantes depuis le 18 octobre 2023.
Les moissons de l’année 2024 s’avèrent catastrophiques pour la majorité des agriculteurs franciliens, avec une diminution des rendements estimée entre 30 % et 50 % et une qualité des récoltes jugée insatisfaisante pour la Région Île-de-France. En effet, tant les cultures d’hiver que celles de printemps ont subi les conséquences de conditions climatiques particulièrement difficiles, en raison des pluies incessantes depuis le 18 octobre 2023. Il convient de noter que les cumuls de pluie enregistrés au cours de l’année écoulée atteignent désormais le double de la normale, exerçant une pression sans précédent sur les exploitations. Le nouvel épisode désastreux lié à la dépression KIRK survient dans un contexte déjà extrêmement délicat pour les agriculteurs.
Les pluies torrentielles engendrées par la dépression KIRK ont occasionné des accumulations d’eau exceptionnelles, variant entre 50 et 90 mm en seulement 12 heures sur l’ensemble de notre région. De nombreuses exploitations agricoles sont gravement touchées, subissant des dommages matériels considérables, tels que des bâtiments agricoles et des silos de stockage inondés. Par ailleurs, des pertes de récoltes significatives sont à déplorer, notamment en raison de la destruction de certaines cultures qui n’ont pas pu être récoltées, en raison de champs déjà inondés et de l’impossibilité d’y accéder. Les cultures de tournesol, de pommes de terreet de maïs, entre autres, voient leur récolte fortement incertaine, voire compromise.
Face à cette situation dramatique, la Chambre d’agriculture de Région Ile-de-France souhaite attirer l’attention sur l’ampleur des pertes subies par les exploitants et la menace que ces intempéries font peser sur la campagne agricole en cours. À ce jour, la majorité des exploitations agricoles franciliennes n’ont pas pu initier les semis des cultures d’hiver (blé, orge d’hiver, colza, pois...), et ceux qui ont réussi à semer se trouvent confrontés à des champs inondés, entraînant la nécessité d’un éventuel re-semis. Ce constat est particulièrement alarmant pour nos agriculteurs, qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique.
Au vu des conditions climatiques extrêmes et de l’impact sévère sur l’agriculture, il devient essentiel d’adapter la réglementation pour permettre aux agriculteurs de faire face à ces événements de plus en plus fréquents. La Chambre d’agriculture appelle à une révision des dispositifs d’aides d’urgence, ainsi qu’à une plus grande flexibilité dans la mise en oeuvre des réglementations agricoles, notamment en ce qui concerne les délais de récolte et de semis. Une réflexion doit être engagée sur l’allègement temporaire des contraintes administratives et des normes environnementales, lorsque celles-ci freinent la reprise rapide des activités agricoles après une catastrophe naturelle. Cette adaptation est nécessaire pour éviter que les exploitants, déjà fragilisés, ne soient pénalisés davantage.
Face à une situation exceptionnelle, les agriculteurs s’attendent à des aides appropriées, mais à ce jour, l’État n’a déployé aucune mesure répondant à leurs attentes. Le seul dispositif connu, après plusieurs négociations avec la profession agricole, est un dégrèvement de 30 % de la Taxe Foncière sur le Non Bâti (TFNB) pour les terres et pâtures en Île-de-France, destiné à compenser les pertes agricoles. Ce taux aurait pu atteindre 70 %, mais l’État n’a pas jugé nécessaire d’agir face à cette situation critique. Faut-il vraiment que la Région soit inondée pour recevoir une aide adéquate ?
Les agriculteurs ont exprimé leur frustration et leur colère en début d’année 2024, en raison d’un manque de reconnaissance de leur situation. L’année 2024 accentue déjà le déficit des exploitations agricoles, avec une perte estimée entre 500 et 800 euros/hectare soit pour une ferme moyenne de 127 ha, plus de 83 000 euros par exploitation. Dans de telles conditions, comment nos agriculteurs pourront-ils compenser ce déficit et poursuivre leur
activité ?
Face à cette situation d’une gravité exceptionnelle, la Chambre d’agriculture exige des autorités publiques un soutien d’urgence aux agriculteurs sinistrés : des aides financières, une bonification des prêts et des dispositifs de compensation. Des solutions concrètes sont désormais attendues et impératives pour éviter une crise prolongée dans le secteur agricole. La Chambre d’agriculture de Région Ile-de-France se tient à la disposition des exploitants pour les accompagner dans leurs démarches, qu’il s’agisse de la gestion des sinistres ou des actions à mener pour préparer la reprise. Ensemble, il est urgent de mobiliser toutes les ressources disponibles afin de protéger notre agriculture et notre territoire rural, et au-delà, la souveraineté alimentaire du pays.
CONTACTS
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